samedi 16 février 2013

pilules et risques cardio vasculaires : informer sans inquiéter

Depuis un mois, se succèdent à mon cabinet nombre de jeunes filles et aussi de mères, inquiètes et désorientées par tout ce qu'elles lisent dans la presse et toutes les informations dont les médias les abreuvent.

Comment faire quand elles sont sous Diane 35, prescrite pour une acné sévère,  et avec un bon résultat sur la peau ?  Faut-il ou non s'alarmer des risques thrombo-emboliques des pilules de 2ème, 3 ème, 4 ème générations ? Faut-il ou non changer de pilule, voire même de mode de contraception ? Faut-il passer au dispositif intra-utérin ? Faut-il envisager la pose d'un implant ?

J'engage avec ses jeunes filles et leur mère des discussions sur tous ces facteurs :
-Une ou deux cigarettes par jour vraiment ? ou un peu plus, lors des soirées ?
-Nous reprenons l'histoire familiale (les accidents vasculaires, les phlébites chez les femmes de la famille)
-Nous re discutons des facteurs de risque tels que les migraines (simples maux de tête de tension ou vraies migraines ? migraines communes ? migraines ophtalmiques ? migraines précédées de symptômes neurologiques (dites "avec aura") ?
-Nous abordons les règles de bon sens que toute jeune femme devrait connaitre aujourd'hui (mettre des bas de contention lorsque l'on prend un avion long courrier par exemple).
enfin je leur donne l'ordre de grandeur des risques en valeur absolue, en essayant de leur faire comprendre l'ampleur de ceux-ci.
-Ces discussions sont aussi l'occasion de revoir les conditions, et les raisons pour lesquelles ces jeunes filles et jeunes femmes sont aujourd'hui sous Diane 35 ou pilule de 3ème et 4 ème génération : parfois prescription  par un praticien  qui n'a pas suivi les recommandations  (il en existe, il faut bien le reconnaître !) puis renouvelée ensuite par des gynécologues successifs car cette pilule convenait bien. parfois aussi prescription dans les règles : diane 35 en raison d'une acné importante, chez une jeune fille n'ayant pas besoin de contraception et ne souhaitant pas recourir à l'isotrétinoine, ou pilule de 3 ème ou 4 ème génération chez une jeune fille qui ne supportait pas une pilule de 2 ème génération (aggravation d'une acné, tension mammaire, prise de poids....)
Chaque histoire est particulière : en discutant ensemble, nous mesurons aussi le poids des symptômes gynécologiques dans la vie de certaines femmes, et leur retentissement au quotidien : acné floride difficile à gérer "socialement" , règles douloureuses et hémorragiques au point de justifier un absentéisme scolaire, migraines menstruelles, etc...

La crise que  patientes et gynécologues (et/ou médecins généralistes/ sages femmes/) vivent aujourd'hui a en tout cas un intérêt immense : celui de faire reconsidérer par chacun l'existence et le poids de chaque facteur de risque vasculaire, et de prendre conscience que tout traitement médical, quel qu'il soit, a nécessairement , s'il est efficace au sens "pharmacologique " du terme, des avantages et des inconvénients, des bénéfices et des risques.


http://sites.google.com/site/pascalethissantedesfemmes/home





1 commentaire:

  1. Avec la question des pilules, c'est l'éternelle question de l'efficacité des principes actifs qui est posée : un principe actif est un composé qui agit nécessairement dans tout l'organisme, de sorte qu'il a nécessairement des actions variées sur les divers tissus, organes...
    Or il faut parier qu'un principe actif donné, malgré les progrès extraordinaires de la pharmacie, ne peut avoir que des actions favorables. Il faut donc prendre des précautions, d'une part, mais, d'autre part, accepter les risques, quand les bénéfices sont supérieurs.

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